jeudi 24 septembre 2015

libera nos a malo * ...


C'est à Malo que vient de se dérouler un week-end méééémorable en famille où les cousins de Belgique ont retrouvé les cousins d'Italie! Certains ne se voyaient plus depuis des siècles! D'autres s'étaient revus au dernier enterrement... eh bien oui, car l'enterrement, mis à part son côté navrant et chagriné est aussi une opportunité de rencontres pour les familles lointaines!
Un moment de réunion digne des annales donc! Farci de retrouvailles heureuses entre cousins et cousines, de récits, d'images, d'impressions, d'éclats de souvenirs enfouis dans les plis du passé des Anciens.  Ma soeur est venue expressément de Belgique pour que nous y allions ensemble et en profiter pour passer deux jours avec notre père.


Dans l'année de ses 80 ans, récalcitrant au début  ( "oh non, décidément, ce n'est plus de mon âge, je n'ai plus envie de m'en aller, et puis qui va s'occuper de la maison quand je suis parti?" nous dit-il), il a finalement accepté de faire un petit voyage avec son inséparable cousin Mario pour aller "dire bonjour", revoir et revivre son village natal, Malo justement. ( Et ce, grâce à la ténacité et la bienveillance extrême de notre Gabri adorée!)
A' Malo, ils y sont nés, ils y ont vécu leur enfance et un jour, après la guerre, encore tous gamins, ils ont suivi leur famille qui répondait à l'appel de main d'oeuvre de la Belgique, la vie en Italie étant insupportablement pénible. Ils intégrèrent ainsi la grande vague migratoire des Italiens vers l'Europe du Nord.
La dureté de l'existence en Vénétie obligea mes grands-parents paternels à se séparer de leur fils aîné, mon père. Il avait 12 ans et devint par adoption le 11ème des enfants Meda, ses cousins, tous en partance pour le Plat Pays.
Contraint par nécéssité donc, il abandonnait son père, sa mère, ses copains, son école, son pays, sa terre, sa langue.
Parfois, il nous raconte les premiers moments durs en Belgique mais quand on l'écoute, on comprend que sa tristesse d'alors était souvent atténuée par la camaraderie joyeuse et festive qui existait entre cousins! Et c'est probablement ce même esprit de camaraderie fraternelle qui les a soutenus, consolés, encouragés à cette époque de leur vie, soudés et liés à ce point aussi.
Certains comme mon père, sont restés en Belgique où ils ont construit leur vie et leur famille, d'autres sont rentrés au pays des années plus tard, dès qu'ils en ont eu la possibilité.
Et depuis, c'est toujours un réveillon sacré pour eux de se retrouver, une véritable réjouissance! Un banquet !
Cette atmostphère était celle de ce week-end passé. On a eu énormément de plaisir à les voir se retrouver et à le partager avec eux ! Il y avait au moins trois générations présentes! On a tellement ri à l'évocation des souvenirs, on a tellement bien mangé et bu du si bon vin! Une joie infinie!

Mais j'ai remarqué une chose dans le temps, c'est que mon père, un homme au caractère dur, renfermé, solitaire, bourru, tranchant, intransigeant, peu enclin aux bons sentiments, mon père devient jovial, affectueux, bon vivant, ouvert, rieur, festif, bon et heureux quand il est dans son village, empressé de nous montrer l'endroit où il jouait au ballon, où il allait à l'école primaire, où sa mère l'a mis au monde. Heureux et enthousiaste peut-être parce que c'est là qu'il a laissé son insouciance de môme, son monde de bonheur. Prématurément.
Et je me rends compte, je réalise que sa jeune vie, celle où on reçoit ses marques,  a été une succession de séparation, de diffcultés, de tribulations, de privations, de coupures à cicatriser.
Et je remarque que je le comprends mieux maintenant que le temps passe, je l'accepte plus facilement dans toutes ses inaptitudes et ses manquements de père car au final, je réalise qu'il a fait ce qu'il a pu.
Libera nos a malo, donc! Et Vivement les prochaines retrouvailles!!



Libera nos a malo * un jeu de mots que l'écrivain  LUIGI MENEGHELLO créa pour donner un titre à son ESSAI AUTOBIOGRAPHIQUE qui raconte l'histoire de Malo, son village natal, des années 30 aux années 60.
Libera nos a malo, trad. du latin : délivre-nous du mal

vendredi 18 septembre 2015

nouvelle école, nouveau vélo ...

après 8 ans de bons et loyaux services 

et de ping-pongage où tous les ans je changeais d'école afin d'éviter d'aller prendre service dans mes écoles de titularité qu'un rectorat pervers et névropathe m'assignait sans scrupules ni complexes dans des localités improbables de montagne et autre et ce, ignorant mes nombreuses et répétées demandes de mutation.
[Pardon! Ceci était une parenthèse exutoire, de vide-sac, et cela soulaaaaage!!]

je disais donc, après 8 ans de bons et loyaux services dans une multitude d'écoles plus ou moins éloignées de mon domicile, me voici finalement titulaire d'un poste!! dans un institut de la ville de Bergame !!!!  et j'en suis tellement enchantée et heureuse que j'ai décidé de fêter l'évènement en m'offrant une nouvelle bicyclette ultra fantastique, classe et ... avec des vitesses! Youhou!!

Je suis donc prof de français à l'Institut technique et professionnel Guido Galli ( dont la réputation n'est plus à faire...héhéhé) et je crois que j'aurai pas mal d'anectodes ( de crises de nerfs aussi) à collectionner cette année au vu des classes où je donne cours... et au vu des "élèves" aussi... 
L'ennui ne sera jamais de mise... je le crains mais en même temps l'espère. ( oui, je sais, je suis un peu maso)
Alors voilà, la première semaine de cours s'est bien passée...heu... j'ai survécu grâce aussi à l'excellente pâtisserie/pizzeria qui se trouve à côté de l'école. Deviendrais-je boulimique? M'en fous, je fais du vélo!

Trêve de plaisanterie, j'adore mon vélo. Et pour mes nouveaux élèves, cela viendra. 


vendredi 11 septembre 2015

random

une mouette à Ny Havn


Les Danoises
un jardin à Christiania
Klintholm Alley
Møn
Møn 
Møn
Forêt de Møns Klint
Forêt de Møns Klint
Cap de Genen

Skagen
La plage de Skagen
Vejle
mon chéri ♥

mardi 8 septembre 2015

et soudain, on possède assez de recul ...

... pour  s'aviser de l'élection des meilleurs moments passés cet été 2015.

La Camargue a été une fabuleuse découverte, une région âpre et sauvage, d'une grandiose puissance vitale, formidablement généreuse et rude à la fois. Dans ses éléments et chez ses gens.
Francesca et moi avons succombé et serons éternellement amoureuses de cette terre.
On louait une chambre chez Marie, trouvée sur Airbnb (on peut la voir en cliquant ici) aux Saintes Maries de la Mer, à 3km du village, au milieu des marais et des hénnissements des chevaux, on y est restées 9 jours et on aurait voulu y passer l'année.
On a eu la chance de loger chez Marie car elle connaissait très bien la Camargue (réalisatrice de reportages pour France Télévisions, elle avait une fine connaissance culturelle du Sud) et nous refilait tous les matins, au petit-déjeuner, des conseils précieux afin de sortir des sentiers battus et vivre ainsi autrement sa Camargue.
A' vélo, on est parties à la découverte de la côte et de la Réserve Naturelle, fait des kilomètres et des kilomètres au milieu de nulle part, le paradis sur terre, entourées d'oiseaux et de Mistral, on a pris un bateau pour remonter le petit Rhône, pique-niqué sur une plage déserte et immense, regardé les étoiles tous les soirs tellement le ciel était beau, on est allées à l'abrivado de Saint-Laurent d'Aigouze, secouées d'émotions à la vue des taureaux déchaînés, furieux, indociles, deux fois aux arènes pour assister aux courses de taureaux et voir ainsi la dernière course de Garlan avant sa retraite méritée dans les prés, pris l'apéro chez Boisset avec les gardians de taureaux et tout l'orchestre, écouté la musique des gitans sur la petite place, fait de belles rencontres comme Ange, Cinderella et sa petite Gabrielle, Marie la gitane qui a prédit son avenir à F, Luciano le Piémontais, Franck et Cindy. On a fait du stop, plusieurs fois, après 20 ans de modération, dégusté des délices de la mer et de la terre du Sud et bu du cognac, et on assistait béates tous les soirs au vol des flamants roses qui rentraient se nicher dans les marais sous une lumière bleue de lune.

9 jours de bonheur. Intact.














A' Arles, Francesca était La Femme au Chapeau Rouge!





Ange & Francesca

Et enfin, Rosette la tendresse et son frère. Marie avait trois chats dans son jardin.




Une croix camarguaise est accrochée à ma porte d'entrée depuis ce voyage, une belle association de symboles ( les gardians, les pêcheurs et les Saintes Maries) et de vertus (foi, espérance et charité)


mardi 1 septembre 2015

un trip à 2222m d'altitude

avec la forme que j'avais, en fait que je croyais avoir mais que je n'avais ABSOLUMENT PAS et suis tombée de très très haut et ai cessé depuis de me la péter sur ma forme physique, on l'a décidé la veille avec nos potes grands amateurs de montagne et c'est ainsi que j'ai atteint le refuge Benigni de la vallée Brembana, avec une dénivellation de 700m pratiquement toute en escalade sur roche... hyper technique et te-rri-fiante.
Toutefois, quand on prend de l'altitude et qu'on redescend ( le pire, c'est de redescendre d'une montagne!), c'est la fierté du grimpeur qui prime, emballante! Malgré la fatigue immmmmense,  l'acide lactique qui vous sort des oreilles et la douleur extrêêême aux jambes de bois courbaturées, la joie est là... Est-ce une question d'adrénaline? de dopamine? Probably.
Ce que j'aime le plus dans les excursions à la montagne, après la marche, le grand air et les panoramas, c'est d'arriver au dit-refuge et me repaître d'un repas de nos montagnes : polenta, cèpes et fromages, arrosés de vin rouge en pichet!


Là, j'ai arrêté de rire..


et je souris d'angoisse mal cachée...


Enfin arrivés!


faisons deux pas après le repas...


un plongeon ?...


Haute de 2222m + 1m64, je suis prête à redescendre.



Là, je suis collante! mais c'est mon guide! 



mon chéri est un escaladeur en herbe et en DM ...!...



on entend le cri des marmottes à nouveau!


Alors qu'on venait d'atteindre le refuge, sur la crête est apparue une famille de chamois, très petits à l'oeil nu, la maman et son petit et des cousins. J'avais avec moi mon appareil-photo et j'ai pu zoomer et fixer la petite famille.